La Convention citoyenne pour le climat et WWF France l’appelaient de leurs vœux, le gouvernement a finalement cédé. La question du poids des véhicules sera bientôt prise en compte dans le bonus-malus des véhicules. La cible principale de cette décision, ce sont les SUV de plus de 1 800 kilos particulièrement critiqués par les militants écologistes et les citadins excédés par la pollution.
Un premier pas qui concernera peu de ventes
L’annonce fera sans aucun doute son effet, mais elle aura finalement peu de conséquences. Le poids moyen des voitures vendues en France est de 1 240 kilos. La majorité des particuliers ne seront donc pas concernés. De plus, les voitures hybrides et les voitures dites familiales ne seront pas concernées par ce malus, même si elles dépassent les 1 800 kilos.
Pourtant, dans les faits, les particuliers auraient été assez peu affectés par une mesure plus stricte. L’immense majorité des Français se tourne vers des services comme Moneybanker pour financer l’achat de leur véhicule. Les taux pratiqués sont si avantageux que le malus ne pèsera presque pas sur leurs finances. En revanche, la différence de prix pourrait tout à fait les encourager à se tourner vers des voitures plus légères.
Un premier pas insuffisant pour WWF France
Isabelle Autissier, présidente de WWF France, s’est félicitée que le gouvernement prenne enfin en compte le poids des véhicules dans leur taxation. Cependant, elle s’est exprimée juste après l’annonce officielle pour déclarer qu’elle trouvait ce premier pas insuffisant. Insuffisant notamment parce que la majorité des SUV ne seront pas pris en compte. Or, ce modèle de voiture est désormais le plus polluant en France.
Le poids des SUV dans les émissions de gaz à effet de serre du pays est tel qu’il empêche à lui seul la France de tenir les engagements qu’elle a pris en 2015. La WWF France milite davantage pour une taxe progressive à partir de 1 300 kilos. Ainsi, la question du poids serait presque centrale dans le prix d’une voiture. De quoi réveiller les consciences et adapter les actes du gouvernement à ses paroles.
Le ministre de l’Économie opposé à cette taxation
La décision du gouvernement ce jeudi 15 octobre 2020 a surpris tout le monde, car le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’y était opposé. Selon lui, la période ne permettait pas de prendre le risque de taxer l’industrie au péril de certains emplois et de réduire le pouvoir d’achat des Français.
Les partisans de cette taxe voient les choses différemment : c’est à l’industrie automobile de se montrer responsable. En dirigeant ses efforts vers la production de véhicules toujours plus lourds et polluants, elle nage à contre-courant des nécessités écologiques. Il faut donc que l’industrie s’adapte afin de préserver les emplois et la planète en même temps.